Vera SONGWE : conduire le Cameroun vers la Zone de Libre Echange Continentale Africaine

Vera SONGWE : conduire le Cameroun vers la Zone de Libre Echange Continentale Africaine

La Secrétaire Exécutive de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a délivré une importante communication le jeudi 18 avril 2019 à l’Amphi 250 de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, sous le thème : « Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) et Economie numérique ».

Accueil de Madame Vera SONGWE par le Directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, S.E EHETH Salomon

En visite officielle au Cameroun, à l’invitation de S.E Paul BIYA, Madame Vera SONGWE a plaidé pour que le Cameroun joue un rôle de premier plan dans la ratification de l’Accord sur la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), tout en accélérant sa marche vers l’économie numérique. Tel était en substance de la conférence qu’a donnée la Camerounaise, devant un amphi qui a fait le plein d’œuf, en présence du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine OUSMANE MEY, du Recteur de l’Université de Yaoundé II, le Pr Adolphe MINKOA SHE, ainsi que de hauts responsables des services centraux et extérieurs camerounais.

Dans son exposé très attendu et fort ovationné, la brillante économiste camerounaise a affirmé qu’« avec la ZLECAF, les marchés vont s’ouvrir, la demande de biens et de services d’autres parties du continent augmenteront, et vous aurez la possibilité d’améliorer l’offre, pour un revenu qui contribuerait à parvenir à une croissance à deux chiffres, décisive pour l’émergence du Cameroun ». En effet, l’Accord de libre-échange, qui entrera bientôt en vigueur sur le continent avec une perspective de 1,2 milliard de consommateurs et d’un PIB collectif de plus de 2 500 milliards de dollars, constitue une voie d’interdépendance économique. Rappelons à ce sujet que le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda, l’Union Africaine a jeté les bases de la ZLECAf. 44 Etats membres du l’UA ont signé l’accord établissant la ZLECAf. A travers ce vaste programme, l’UA espère voir augmenter de 60%, le commerce intra-africain.

Dans sa présentation, Mme Vera SONGWE a indiqué que l’intégration économique et l’interdépendance économique étaient très importantes, même pour un pays comme le Cameroun, dont « l’économie est la plus diversifiée d’Afrique centrale ». Pour elle, la ZLECAf offre un avantage : celui de « permettre aux pays de se spécialiser dans leurs domaines de compétitivité et d’exporter de manière rentable vers leurs voisins immédiats et même vers les pays plus éloignés », a-t-elle soutenue.

S’agissant spécifiquement de l’Economie numérique, la Secrétaire exécutive de la CEA a exhorté les décideurs politiques du Cameroun à accroître l’accès à une plus large bande passante, ce qui réduirait considérablement les coûts et améliorerait la qualité afin de faire de son économie numérique, un véritable levier de développement. En d’autres termes, il s’agit d’une économie numérique où les Africains créent eux-mêmes des entreprises (comme la Silicon Mountain valley de Buea), des logiciels et autres produits numériques. Comme avantage immédiat, des facilités d’accès à l’enregistrement et à la certification des droits de propriété intellectuelle.

Madame Vera SONGWE et le panel dans l’amphithéâtre de l’IRIC

Réagissant à la suite de l’intervention de la Secrétaire exécutive de la CEA, le Ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire, Alamine OUSMANE MEY a indiqué que l’équation entre la ZLECAf et l’économie numérique était d’une importance primordiale pour le Cameroun, qui avait d’ores et déjà compris la nécessité d’axer sa stratégie sur une triple approche de connectivité, à savoir : « améliorer les infrastructures routières, dynamiser l’approvisionnement en énergie et réorganiser ses télécommunications », a-t-il affirmé.

Dans son mot de bienvenue, le Directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, a dit toute sa gratitude au chef de l’Etat, qui, dans son infinie sollicitude, a accepté que son invité vienne s’entretenir avec la communauté universitaire, et Iricienne en particulier. Il a par la suite exprimé la joie et l’honneur qui anime les enseignants, les étudiants et les personnels, d’accueillir « Madame Afrique » du Conseil Economique et Social du l’ONU. Pour ce qui est de la communication de Madame le Docteur en Economie Mathématiques, le Dr Salomon EHETH a affirmé qu’il « s’agit d’une dynamique nouvelle et irréversible, qu’impose la digitalisation tous azimuts. L’Economie numérique s’est désormais imposée en véritable paradigme de transformation des habitudes de production, de distribution et consommation. C’est un nouveau modèle d’échange et de création des richesses ». Il a enfin souhaité que les africains saisissent l’opportunité de l’engagement et la détermination de Mme Vera SONGWE de faire bouger les lignes, pour mobiliser autour de ces deux chantiers (ZLECAf et économie numérique), les décideurs, les hommes de science, les acteurs économiques, les partenaires au développement, afin de parvenir à la réalisation rapide de la Zone de Libre-Echange Continentale et de faire de l’économie numérique, une priorité absolue de développement.

Plateforme d’échange privilégiée entre les hautes personnalités de la scène internationale et les étudiants de l’IRIC, les foras diplomatiques participent de la formation et concourent à l’internationalisation de l’Institut. La pertinence des sujets abordés trouve son sens dans la densification des problématiques qui sont au cœur des programmes d’enseignement et de recherche de l’IRIC, et qui impactent sur le développement de la Région.  

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