Réflexion sur le droit international des droits de l’homme à l’IRIC

Réflexion sur le droit international des droits de l’homme à l’IRIC

La troisième session de formation en droit international des droits de l’homme s’est achevée ce samedi 7 avril 2018 sur le campus de l’Institut des Relations internationales du Cameroun. Le séminaire qui a réuni une centaine de participants venant de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe s’est tenu sur le thème : « la lutte contre les discriminations ».

L’Afrique fait partie des zones de la planète où les droits de l’homme sont le plus souvent bafoués, et où la dignité humaine est parfois sujet à préoccupations. Aussi, le manque d’enseignement en matière de droits humains sur le continent est d’autant plus préoccupant qu’il donne de s’interroger sur la protection, la défense et la promotion des libertés des droits fondamentaux inhérents à la personne humaine.

C’est pour faire face à cette faiblesse et combler ce vide que l’IRIC, a abrité du 2 au 7 avril 2018, cette importante réflexion sur des sujets aussi divers que variés à savoir : le système africain de protection des droits de l’homme, le droit international pénal, la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, la lutte contre les discriminations religieuse et ethnique dans les Etats africains et les réfugiés.

L’objectif de ce rendez-vous annuel de réflexion sur le droit international des droits de l’homme est non seulement d’offrir à un large public issu du corps judiciaire, organisations de droit de l’homme, forces de l’ordre et responsables des administrations publiques, un enseignement d’excellence en cette matière. Il vise également à contribuer à la promotion de ce dernier dans le cadre des institutions nationales des Etats et de leurs juridictions.

A l’ouverture de cette 3ème session de cours dispensés par d’éminents professeurs d’université et experts en la matière, trois membres du gouvernement : Son Excellence Lejeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures, président du Comité Directeur de l’IRIC ; le Pr Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, Chancelier des ordres académiques et le Pr Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille. Autres présences remarquées, celles des membres du corps diplomatiques, du corps de la justice et de la défense, et de la communauté universitaire.

En ouvrant cette session, le ministre Mbella Mbella, a indiqué que cette heureuse initiative est la concrétisation de l’un des principaux buts de l’Organisation des Nations Unies, celui de: « réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux économiques, sociaux, humanitaires, en développant et en encourageant le respect des droits fondamentaux de l’homme et des libertés pour tous, sans distinction ». Des discriminations jusqu’ici basées sur le genre, la race, le sexe, l’ethnie, la religion,  la culture, la nationalité et bien d’autres. Il s’est enfin félicité de la participation active du Cameroun aux travaux du conseil des droits de l’Homme à Genève et ceux de la Commission Africaine des droits de l’homme et des Peuples de Banjul en Gambie.

Pour le Pr Jacques Fame Ndongo, « cette formation sur la lutte contre les discriminations fait œuvre utile dans la mesure où elle intervient dans un contexte global et régional marqué par des crises diverses, notamment l’intolérance religieuse, la radicalisation sous toutes ses formes », a-t-il déclaré. Il souligne par la suite que ces enseignements de haut niveau « constituent à cet égard, un appui pédagogique substantiel à l’action des pouvoirs publics dans la recherche des voies et moyens contre l’instrumentalisation, généralement orientée vers les populations ».

Souhaitant la bienvenue à ceux qu’il a qualifiés d’amis, le Dr Salomon Eheth a magnifié la manifestation concrète d’une intégration réussie du système universitaire camerounais dans le monde scientifique international. Quant à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun dont dix (10) étudiants ont bénéficié de ce cours, le directeur de l’IRIC a fait savoir que « l’IRIC se positionne inlassablement pour s’affirmer comme un grand laboratoire, au mieux, un laboratoire régional, spécialisé dans l’analyse des relations internationales dans tous ses différents champs ». Il a enfin souhaité que les leçons apprises contribuent à bâtir non seulement les experts qu’ils sont, mais aussi leur environnement immédiat.

Au sortir de cette formation, les participants sont unanimes tant sur la qualité et la densité des enseignements reçus, que sur le choix et le niveau des universitaires, dispensateurs des cours. Les séminaristes venus de la côte d’ivoire, du Sénégal, de la RDC, la RCA, le Mali, ou du Cameroun et bien d’autres, affirment s’être abreuvés à la source du savoir, et promettent apporter une contribution significative dans la recherche de solutions appropriées aux problèmes auxquels leurs Etats respectifs font face. Sur 71 participants, 44 ont obtenu une moyenne supérieure ou égale à 12 de moyenne, toute chose qui leur confère un certificat qui  leur  a été délivré par la Fondation Réné Cassin.

Il faut le relever, la tenue de cette troisième session de formation en droit international des droits de l’homme est l’œuvre de la Fondation René Cassin-Institut International des Droits de l’Homme (IIDH) représentée par Elza Zimmer, chargée de programme ; l’Ecole Citoyenne et Politique de Yaoundé (ECPY) que dirige l’honorable député Emah Etoundi ; le Centre de Nations Unies pour le droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) représenté par son Directeur Ahowanou Agbessi ;  l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Observatoire Internationale de la Démocratie et de la Gestion des Conflits (OIDEC) basé à Dakar au Sénégal.

En espérant que les enseignements reçus répondent de manière pertinente aux attentes des professionnels dans la sous-région Afrique centrale, rendez-vous a été pris pour l’année 2019. L’IRIC, qui dispose d’un département de droit international animé par des experts dans la discipline, et dont les missions principales sont l’enseignement et la recherche en relations internationales, demeure le centre de gravité de cette importante réflexion, et reste disposé pour tous militants des droits de l’homme.   

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