Liberté d’expression, entre droit et devoir

Liberté d’expression, entre droit et devoir

La quatrième session de formation délocalisée en droit international des droits de l’homme s’est tenue du 29 avril au 4 mai 2019 sur le campus de l’Institut des Relations internationales du Cameroun sous le thème : « Liberté d’expression et Droit International des Droits de l’Homme ».

Quel que soit leur statut social, professionnel ou pas, défenseur des droits de l’homme ou même libre penseur, tous les acteurs sociaux connaissent la surveillance, les arrestations, les menaces et même les assassinats. Tout cela pour avoir exprimé une idée ou un point de vue, pour avoir manifesté, collecté ou diffusé une information par rapport à une situation donnée. Les restrictions à la liberté d’expression s’observent dans toutes les régions du monde. Et pourtant, c’est un droit fondamental, dont l’exercice et le respect du principe, permet de faire valoir d’autres droits. Si la liberté d’expression est un droit fondamental internationalement reconnu, qui comporte des obligations pour les Etats, les communautés et les individus, il n’en demeure pas moins qu’il existe des limites à cette liberté.     

C’est pour examiner, dans les règles qu’imposent la science et l’académie, les contours de cette notion que le campus de l’IRIC,  a servi de cadre d’étude à des thématiques sectorielles importantes à l’instar du système africain de protection des droits de l’homme, le droit international pénal, la protection de la liberté d’expression par les organes africains de protection des droits de l’Homme, la prévention et la répression du discours de haine en Afrique Centrale, l’Organisation des Nations Unies et les droits de l’Homme, et bien d’autres.

L’objectif de ce rendez-vous annuel de réflexion sur le droit international des droits de l’homme était non seulement d’offrir à un large public issu du corps judiciaire, organisations de droit de l’homme, forces de l’ordre et responsables des administrations publiques, un enseignement de haut niveau en cette matière. Cette importante activité visait également à contribuer à la protection et à la promotion des libertés individuelles, notamment la liberté d’expression, dans un contexte particulièrement agité.      

A l’ouverture de cette 4ème session de cours dispensés par d’éminents professeurs d’université et experts en la matière, quatre membres du gouvernement : le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent ESSO, Son Excellence Lejeune Mbella Mbella, Ministre des Relations Extérieures, Président du Comité Directeur de l’IRIC, Paul ATANGA NJI, Ministre de l’Administration Territoriale et le Pr Marie Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille. Autres présences remarquées, celles des membres du corps diplomatique avec en prime Son Excellence Michelle BACHELET, Haut-commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme ; du corps judiciaire et de la défense, et la communauté universitaire.

En ouvrant cette 4ème session, le Ministre Mbella Mbella, a indiqué qu’il n’y a pas de droit (liberté) sans devoir (limite). En paraphrasant Montesquieu, le MINREX a fait savoir que la liberté arrête la liberté. Pour lui, « le droit est un impératif pour réguler la vie en communauté ; il a vocation à créer un espace convivial et d’émulation des libertés. Seulement, l’épanouissement de la communauté au sens du contrat social de Rousseau, est conditionné par une batterie de devoirs et de restrictions, pour que la nation qui est un TOUT vive » a-t-il explicité. Le Ministre des Relations Extérieures s’inspirait du Pacte international de 1966 relatif aux Droits civils et Politiques en son article 19, paragraphe 3.

Souhaitant la bienvenue à ses hôtes, le Directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun a salué ce bel exemple de coopération entre les organisateurs, qui s’inscrit désormais dans la durée, et qui se renforce davantage. Le Dr Salomon EHETH a félicité l’ensemble des enseignants, pour leur dévouement et la pertinence de leur communication. Aux dix (10) étudiants de l’IRIC, lauréats de cette formation, le Ministre Plénipotentiaire les a exhortés à transformer ces enseignements en sujets de recherche pertinents, permettant à l’Institut de s’affirmer davantage comme un véritable laboratoire d’analyse et de recherche en relations internationales. 

 

Au sortir de cette formation, les 79 participants ont exprimé leur sentiment tant sur la qualité et la densité des enseignements reçus, que sur le choix et le niveau des universitaires, dispensateurs des cours. Les séminaristes venus du Cameroun, du Burkina Faso, de la France, du Gabon, du Maroc, du Niger, de la République Centrafricaine, la RDC, le Tchad et le Togo, affirment avoir considérablement relevé le niveau de leurs connaissances en la matière. Ils promettent d’apporter une contribution significative dans la recherche de solutions appropriées aux situations auxquelles leurs Etats respectifs font face, notamment en ce qui concerne la Liberté d’expression. L’édition 2019 a enregistré un taux de réussite de 90%, toute chose qui confère à ces participants, un certificat qui leur a été délivré par la Fondation Réné Cassin, en présence de Son Excellence Michelle BACHELET, ancienne Chef d’Etat du Chili, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

 

Cette quatrième session de formation en droit international des droits de l’homme a été organisé par la Fondation René Cassin-Institut International des Droits de l’Homme (IIDH) représentée par Muriel SOGNIGBE SANGBANA, chargée de programme ; le Centre de Nations Unies pour le Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) représenté par son Directeur a.i Louis Mari BOUAKA ; l’Ambassade de France au Cameroun et l’Institut des Relations Internationales du Cameroun.

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